Un des livres les plus réussis de la rentrée est sans nul doute ce roman, Sniper, d'un Tchèque de 40 ans, Pavel Hak, exilé en France depuis une quinzaine d’années, diplômé en philosophie à la Sorbonne. Que se passe-t-il dans la tête d'un tireur caché visant ses cibles innocentes? « Mon devoir est de tuer. Frapper mortellement (en une fraction de seconde) ce qui est condamné à mort. Par qui? Pourquoi? La guerre n'admet pas de questions. Opposants au régime, hommes et femmes errants, soldats, ennemis, rebelles financés par les puissances étrangères, enfants, vieillards, autant de noms pour une seule réalité : ma cible! (…) On dit l'époque cruelle? Violente? Abjecte? Je suis la violence pure. Mais étant donné que je remplis une mission (tuer tout ce qui menace notre empire), je suis également au-dessus des qualificatifs moraux. La violence pure ne connaît aucun critère. Elle déferle. Tue. Anéantit. Étant la violence à l’état pur, je suis l'époque. A1ors taisez-vous! » Oui, un livre terrible, le mal vu et pensé de l’intérieur. Quel serait le bien qui pourrait échapper à ce Mal? Sûrement pas les bonnes intentions ni les bons sentiments. Il faudra trouver un remède, un vaccin d’horreur.